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Malte Le Commonwealth soutient la Grande-Bretagne sur la réforme de la PAC

Le sommet du Commonwealth a peu ou prou entériné dimanche à Malte la position britannique sur la réforme de la politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne et a appelé Bruxelles a s'engager dans la voie de la libéralisation du commerce international au service des pays émergents.

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Les 53 pays, essentiellement d'anciennes colonies britanniques représentant près d'un tiers de la population mondiale et plus de 20 pour cent du commerce international, ont réclamé la fin des subventions aux agriculteurs européens et l'ouverture des frontières aux produits agricoles des pays en développement. "L'agriculture est le secteur du commerce mondial où la concurrence est la plus faussée et nous sommes déterminés à (...) ramener la production et le commerce agricole aux règles et à la discipline multilatérales", ont affirmé les leaders dans une déclaration d'inspiration clairement libérale.

La Grande-Bretagne se bat au sein de l'Union européenne pour une profonde réforme de la Politique agricole commune et conditionne à celle-ci l'adoption du budget communautaire pour la période 2007-2013. Enfoncant le clou, le secrétaire général du Commonwealth, le Néo-zélandais Ron McKinnon, a estimé que les Etats-Unis avaient fait sur l'agriculture une "proposition sans précédent" comme il n'en avait "jamais vu durant (ses) 25 ans de carrière politique" et a appelé l'UE à ne pas laisser passer "cette chance d'une vie". "L'UE doit faire beaucoup mieux", a-t-il martelé en référence à l'idée d'une baisse de 35% à 60% des tarifs douaniers européens en réponse à la proposition américaine d'une baisse de 80% des subventions à ses agriculteurs et à la suppression des droits de douane sur les produits agricoles en 2010.

Sans nommer la France, qui a menacé de mettre son veto à toute amélioration supplémentaire de l'offre européenne sans compensation dans d'autres secteurs, M. McKinnon a indiqué que le Commonwealth estime "que sur cette question agricole, le vote à la majorité en Europe peut l'emporter, si bien qu'il reste peut-être une chance que l'offre européenne soit améliorée et rejoigne la proposition américaine actuellement sur la table". "Ceci constituerait un progrès très substantiel vers un succès du cycle de Doha", a-t-il ajouté en référence aux négociations en cours.

Tous ces pays doivent se retrouver du 13 au 18 décembre à Hong Kong pour un nouveau round de négociations où l'Union européenne, et particulièrement la France, le plus gros producteur agricole de l'Union, se trouveront accusées de refuser des règles de jeu équitables pour les pays en voie de développement. Plusieurs petits pays du Commonwealth, importants producteurs de sucre, ont très mal accueilli la réforme radicale du régime du sucre adoptée juste avant le sommet à Bruxelles.

Selon plusieurs indiscrétions, les dirigeants de ces pays ont interpellé en privé sur ce sujet le Premier ministre britannique Tony Blair, l'accusant, en tant que président en exercice de l'UE, de jouer un double jeu. Selon le président du Guyana, Bharrat Jadeo, M. Blair aurait promis de "faire de son mieux" pour que les agriculteurs de ces pays recoivent les mêmes compensations que les producteurs de sucre européens. La déclaration du Commonwealth sur le commerce international porte la marque de cette colère et elle a réclamé immédiatement des "compensations financières de transition" de l'UE.

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